Lorsque Hook est parti de Neverland pour retrouver sa famille, je lui en ai voulu à mort. Pour moi les enfants perdus et moi-même étions sa seule et vraie famille. Mais il en avait décidé autrement. Je luis faisais confiance, il était mon bras droit. Et bien plus que cela. Il était un frère même si notre sang était loin d’être pareil. J’ai tout fais pour qu’il reste, je l’ai même prié. Oui moi Peter Pan est prié Hook de rester à Neverland. Mais le jeune homme était têtu et borné. Je lui ai expliqué qu’il regretterait son geste. Qu’un retour vers les siens ne lui rapporterait rien de bon. Bien au contraire. Mais malgré tout cela, malgré mes demandes, un jour Hook l’enfant perdu quitta sans regret Neverland. Laissant Pan avec sa rancœur et sa rage féroce contre lui.

Et je pensais ne jamais le revoir. Au bout d’un certain temps j’ai tiré un trait sur Hook. La vie à Neverland devait continuer sans lui. Et Pan devait être égal à lui-même. Il y avait eu d’autre enfants perdue avant Hook et il y eu d’autres enfants perdus après Hook.

Mais la vie aime jouer des tours et un jour Hook est revenu. A il n’était plus le Hook  que j’avais connu. Non. Il était devenu un adulte. Et en plus un pirate remplit de haine envers moi. L’enfant perdu était devenu le Capitaine Hook. Il était prêt à tout pour m’éliminer. Il voulait me faire payer, pourtant je l’avais prévenu qu’il regretterait d’être parti.

Depuis un jeu horrible c’est engagé entre Pan et Hook. C’est à qui portera le coup final. Car si Hook n’a qu’une envie c’est de tuer Pan. J’avoue que la même envie m’habite. Un de nous deux doit mourir. Et pour cela tous les coups sont permis. Même les plus bas, surtout les plus bas.

« Alors cher Captaine, comment tu te sens comment ce matin ? Prêt à m’affronter ! Ou tu cuves ton rhum comme d’habitude… » Et je me mets à rire, un rire qui s’envole dans les airs pendant que je m’amuse au dessus de la tête de ce cher capitaine. Jouant comme un enfant dans les voiles de son navire. « Tu te souviens du bon vieux temps ! Tu sais ce temps où tu n’étais pas rouillé … comme maintenant. Grandir ne t’as pas réussis cher Hook. » Il est vrai que Hook qui autre fois, comme moi, pouvait abuser de la poussière de fée. Ne le pouvait plus maintenant. Son esprit d’adulte ne croit plus, même si ses yeux voient. Hook ne croit plus assez en la magie et surtout son âme est corrompue et du coup la poussière de fée n’opère plus sur lui. J’aime jouer de cette situation, venir le narguer, toujours plus prêt. Je suis conscient que ça pourrait me couter cher et finir mal pour moi, ou pour lui, oui surtout pour lui. Mais jusqu’à présent j’ai toujours réussis à échapper à Hook. Remarquez lui aussi réussit toujours à m’échapper. Ou alors c’est notre passé qui fait que autant l’un que l’autre on hésite à pousser une porte que l’on ne pourrait refermer. Pourtant la haine est là bien vivante, et à un moment ou un autre la pointe de mon épée se plantera dans le cœur de ce foutu capitaine.

Je m’approche, mais je reste à une distance raisonnable, ainsi il ne peut m’attraper. « Tu as les pieds collés au sol on dirait Captaine. C’est quand que tu vas réussir à décoller ton derrière du pont de ton bateau pour venir me rejoindre. » Je vole, je virevolte, restant toujours au dessus de ce bon vieux Hook. « Cela me fais toujours tout drôle de te voir si vieux … si tu étais resté avec moi tu serais encore un jeune homme, plein de vigueur et de joie de vivre. » Toujours mon rire qui éclate comme des milliers de petites étoiles. « Alors que maintenant tu n’es qu’un adulte perdu, sans espoir et qui va mourir d’épuisement à force de courir après moi. » Puis je m’envole dans le ciel, je prends la direction de la plage et nargue encore une fois Hook. « Je t’attends sur la plage si tu as le courage de me rejoindre pour un échange, disons plus dans tes cordes. Vu que je suis prêt à poser pied à terre pour que tu puisses jouer avec moi. » En quelques minutes me voilà sur la Plage aux Flamants Roses, faudra plus de temps à Hook pour y arriver, avant faut qu’il rame. Et vu son grand âge, il n’est pas encore là. Je m’installe sur le sable et mes yeux fixent le bateau pirate, je vois enfin le canot s’approcher, à bord Hook et son fidèle Mouche. Je lui crie. « Allez Captaine courage, tu y es presque. » Je pense déjà au mauvais coup que je vais lui faire une fois qu'il aura posé pied à terre, et je me doute qu'il en fait de même. On se connait pas cœur, les années d'amitié et de partage même si on veut les oublier sont là bien caché au fond de nous. Les années séparées ne sachant si un jour on se retrouverait à nouveau face à face, ces années ont alimenté notre haine. Tout cela conjugué fait que Hook connait Pan sur le bout des doigts et que Pan connait Hook au plus profond de lui même. Ce qui rend le jeu bien plus excitant et bien plus dangereux.

Toute ma vie j’avais cherché à revenir sur cette île. Jadis, j’avais désiré la quitter quitte que coûte, défiant mon meilleur ami à l’époque : Peter Pan. J’étais un gamin à l’époque, un gamin perdu que Pan avait en quelque sorte sauvé d’une famille non aimante, d’un père à la limite de la violence envers son fils pas assez à la hauteur de ses attentes. En venant à Neverland, j’avais trouvé une famille, des amis, et surtout un frère. Peter avait fait de moi son bras droit, j’avais une place inestimable auprès du groupe d’enfants perdus. Je me sentais pour la première fois vivre. Moi, l’enfant perdu et introverti, j’avais appris à être un véritable enfant auprès de lui. Mais le manque de ma sœur m’avait poussé à repartir sans que je me fusse aperçu que j’étais en réalité parti près de dix longues années. Pan s’était joué de moi, à mon retour en Angleterre, ma famille était anéantie par ma perte et par la mort de Jade, ma chère petite sœur. Je m’étais alors juré de retrouver ce gamin et de me venger. Il avait pris ma vie, sans même que je m’en rende compte.
Alors toute ma vie j’avais cherché le moyen de revenir, en vain. La vengeance avait fait de moi un homme cruel. Mais je suis fier de ce que je suis devenu, la haine me fera vaincre ce terrible combat qui s’annonce.

Et puis, au moment où j’y croyais le moins, j’avais fini par rejoindre cette foutu île maudite, retrouvant non seulement Jack, mais aussi et surtout mon rival, Peter Pan. Un jeu de chasse à l’homme s’était engagé entre nous. J’attendais enfin le bon moment pour tenir ma vengeance !
Comme ce matin, où alors que j’étais sur le pont à vaquer à mes occupations et tenter de réfléchir à comment récupérer le Jolly Roger, Pan avait décidé de venir chercher sa peine.
Le gamin volait tout autour de mon bateau, ou du moins mon bateau de substitution. Proliférant des provocations puériles, je tentais de ne pas y faire attention, gardant bien en moi ma vengeance. Lui faire croire qu’il mène la danse est le meilleur moyen de l’avoir par surprise. A mes côtés, Mouche semble avoir plus de difficultés à garder son calme. Il trépigne à côté de moi, ce qui m’agace encore plus.
S’il croit que vieillir à jouer en ma défaveur, il se trompe à coup sûr ! Il est peut être jeune et capable de voler, mais il ne connait rien du monde et de ses secrets. J’ai acquis l’expérience en même temps que j’ai forgé ma terrible réputation. Il devrait le savoir, je n’hésiterais pas une seconde devant lui.

« Je t’attends sur la plage si tu as le courage de me rejoindre pour un échange, disons plus dans tes cordes. Vu que je suis prêt à poser pied à terre pour que tu puisses jouer avec moi. » lui dit finalement le garnement avant de rejoindre en vole la plage. Je soupire longuement en caressant mon crochet.

« Mouche, prépare le canot. Je vais lui donner une leçon à ce gamin. » dis-je en me dirigeant vers ma cabine alors que mon coéquipier va préparer le canot pour rejoindre la plage. Dans ma cabine, je m’équipe d’une épée calmement puis pars rejoindre Mouche, prés à embarquer. Je laisse ainsi mon bateau pour partir à la rencontre de Pan. Dans mes veines, mon sang bouillonne doucement. J’attends ma vengeance depuis tant d’années, peut-être qu’enfin l’heure est arrivée.
« Plus vite Mouche ! Il me tarde d’en finir ! » criais-je à mon fidèle bras droit qui accélère ses gestes.
Enfin, je pose les pieds sur terre. D’un pas nonchalant, je me dirige vers le gamin, un sourire aux lèvres.
« Tu te crois peut être malin, mais en restant un gamin tu t’es privé de tellement de choses mon cher Pan. Tu ignores tout de la vie, mais je peux t’apprendre quelques tours. », un sourire mesquin se dessine sur mes lèvres, ma main me démange d’attraper mon épée pour lui planter dans le cœur, ce cœur égoïste. Mais je me retiens, je dois saisir la bonne occasion.

 Il y a des passe-temps qui vous rendent la vie plus belle, j’ai pas mal de passe-temps très différents les uns des autres. Certains m’amusent au plus haut point. D’autre me divertissent durant quelques minutes. Certains me donnent du plaisir et je ne parle pas de plaisir physique. D’autre illuminent ma vie, lui donnant un vrai sens. Certains sont là par habitudes, voir nécessité. D’autre deviennent plus important au fil du temps. Certains sont une question de rancœur douce et amère. Et puis il y a ceux sans qui je ne suis rien. Oui j’ai beaucoup de passe-temps, Pan est un garçon très occupé. Je vais vous en citer quelqu’un.

Voler et admirer Neverland du ciel. Il est vrai que le spectacle est sans pareil. Et il vaut croyez moi le détour.

Embêter Clochette quand elle est concentrée sur autre chose et que je sais que mon intervention va la mettre en rogne. Cela aussi m’amuse beaucoup.

Parler aux sirènes, surtout Ariel et à travers ses récits découvrir ou plutôt redécouvrir un monde que j’ai oublié.

Jouer avec les garçons perdus à des trucs toujours plus fous, qui nous rappellent une certaine réalité.

Jouer avec les garçons perdus à des trucs qui nous font oublier la réalité, car ici c’est le monde des rêves. Faut pas l’oublier.

Faire souffrir Hansel, même si il ne le mérite pas, je ne sais pas je l’aime pas et du coup voilà. Il y a des passe-temps qui ne s’expliquent pas.

Narguer les pirates et surtout un certain capitaine, c’est un de mes passe-temps favoris, j’aime les autres bien sur. Mais narguer Hook, chercher à la moindre occasion un moyen de l’affronter, ça c’est jouissif. Il doit payer pour m’avoir abandonné, il a vieilli, il a grandi et ça jamais je ne lui pardonnerais. Alors j’en ai fais mon passe-temps favori. Seul ou avec les garçons perdus, je le provoque sans relâche. Cherchant la faille, bien entendu je ne veux pas le tuer tout de suite non, faut d’abord qu’il souffre, puis qu’il souffre encore et encore avant que je lui assène le coup fatal.

Et là sur la plage, les pieds dans le sable. Je l’attends plus déterminé que jamais de lui en faire baver. Je vais le faire courir, il va en perdre le souffle. Comment un vieux comme lui pourrait tenir le rythme ? Surtout face à moi, surtout face à Pan. Bien sur il me connait, moi et mes ruses, mais son absence m’a changé et il ne sait rien de celui que je suis devenu à cause de lui. Sa famille, il ne pensait qu’à ça. Et bien il va voir comment elle se comporte son ancienne famille. Je le regarde monter à bord de son canot en compagnie de ce cher Mouche. Pauvre matelot qui le suit comme son ombre. Pauvre matelot qui ne suit pas le rythme et qui se fait encore enguirlander par Hook trop pressé de venir m’affronter.  Et voilà qu’il met enfin un pied à terre. « Pas trop tôt Captaine, j’ai failli attendre. » Et je ris. « Tu te crois peut être malin, mais en restant un gamin tu t’es privé de tellement de choses mon cher Pan. Tu ignores tout de la vie, mais je peux t’apprendre quelques tours. » Je lui rends son sourire avec autant d’amour qu’il a mis dans le sien.

Nous sommes face à face, nos regards s’affrontent et ce n’est pas la première fois. « Tu me ferais presque peur, en parlant de la sorte. Non je ne pense pas mettre privé de tellement de chose. » Je vois sa main hésitante, va-t-il sortir son épée ? Déjà engager les hostilités. « Le monde des adultes est si prévisible, sans surprise, sans saveur. Tu as gagné quoi en retournant chez toi …. Tu as vieilli, tu as perdu les tiens. » Je le regarde les yeux plein de malice et de provocation. Et je pose mes mains sur mes hanches, comme si j’attendais au pire une réaction de sa part. Mais j’ai plus d’un tour dans mon sac et je ne compte pas lui laisser l’avantage, même si je dois garder les pieds dans le sable. « Tu as reçu en retour tant de tristesse … Alors que moi en restant ici, je n’ai pas eu à affronter la mort d’un des miens. Non je ne me prive de rien Captaine, j’évite juste la souffrance. » Mon ton est sec, cassant, blessant, je veux au départ l’attendre par les émotions avant au pire de l’attendre par la douleur physique. Mais j’espère aussi que mes paroles le blesseront moralement. A vrai dire le détruire au départ juste par des phrases peut être fort amusant pour un enfant comme Pan. « Alors Captaine, parles moi de ce que je me suis sois disant privé. Et vu que j’ignore tout de la vie, j’attends ta leçon. Qui va surement m’être profitable, enfin si tu arrives à me la donner. » Je commence à marcher vers lui, tout en gardant une certaine distance et en surveillant sa main et son épée. « Le dernier qui a voulu me donner une leçon pourrit six pieds sous terre, si je me souviens bien. A part … » Je réfléchis un instant. « A part qu’il ne soit ne train de mourir de faim dans un cachot. Je ne sais plus, aurais-je un problème de mémoire. Mon grand âge me jouerait-il des tours. » Tout ce que je veux c’est déclencher sa rage, sa fureur, c’est sur que Hook n’est pas homme à aimer qu’on se joue de lui et encore moins que l’on se moque de lui. Mais moi j’adore ça et j’en joue sans modération. Je sais à quel point certains de mes mots, certaines de mes phrases vont faire mouche. Tiens au fait où il se cache ce cher Mouche, surement en train de dormir ou de trembler dans un coin. « Alors j’attends cette leçon sur la vie, vas-y explique ce que j’ai loupé en refusant de grandir. » Je suis juste à quelques centimètres de Hook, mes yeux persécutent les siens dans la plus grande froideur. Je n’ai pas peur de l’affronter que ce soit par les mots ou par l’épée. A la base je n'ai plus peur de rien, j'ai oublié toute cela depuis que je suis ici sur Neverland. Toutes idées ou sensations d'émotions m'a quitté depuis des années, j'ai arrêté de compter il y a fort fort longtemps. Cela m'a rendu plus fort, mais aussi plus amer, plus en colère contre tous ceux qui ne voulaient pas voir la vie comme moi. Hook a refusé la chance que Neverland lui offrait, il lui a tourné le dos et à Pan aussi. Alors pas de quartier pour ce Captaine de pacotille.